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Le 30 mars 2012
L'Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux (ACTS) avait espéré que le gouvernement Harper profite du budget 2012-2013 pour aller plus loin que les petits pas franchis dans le dernier budget à l'appui des aînés. L'annonce voulant que l'âge de l'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse passe de 65 à 67 ans d'ici 2029 ne servira, toutefois, qu'à accroître le nombre des aînés vivant dans la pauvreté et de l'aide sociale offerte par les provinces.
« Plutôt que d'accepter de reculer, le Canada devrait s'efforcer d'aller de l'avant et offrir un appui aux aînés pour leur permettre de vivre dans la dignité et le respect au cours de leur retraite », affirme Fred Phelps, directeur général de l'ACTS. « La crise relative au soutien des aînés vivant dans la pauvreté a été montée de toutes pièces; nous aurions la capacité aujourd'hui de soutenir les aînés à faible revenu en majorant les prestations du Régime de pensions du Canada (RPC), du Supplément de revenu garanti (SRG) et de la Sécurité de la vieillesse (SV), mais nous choisissons de ne pas le faire. »
Le ministre soulignait dans son discours du budget que les Canadiens avaient toutes les raisons d'êtres confiants dans l'avenir et que nous sommes libres de choisir notre avenir. Les modifications à la Sécurité de la vieillesse s'appuient sur des hypothèses sous-jacentes selon lesquelles la plupart des gens ont la possibilité d'économiser en fonction de leur retraite au cours de leur vie, mais cela ne correspond tout simplement pas à la réalité de la plupart des Canadiens. En fait, les modifications apportées à la SV affecteront de manière disproportionnée les femmes veuves, divorcées ou célibataires puisque, contrairement au RPC, la SV n'est pas fonction de revenus antérieurs.
Au-delà des modifications à la SV, l'ACTS avait espéré que le budget allait imprimer un certain leadership au chapitre de la reddition de compte relative au Transfert canadien en matière de programmes sociaux (TCPS), outre l'indexation de 3 % déjà annoncée.
« Le TCPS constitue en grande partie un transfert inconditionnel aux provinces, ce qui a donné lieu à certaines incohérences au sein de la fédération en ce qui a trait à l'expérience qu'ont les Canadiens des services sociaux », ajoute M. Phelps.
Le budget comportait également certaines mesures de reddition de compte applicables aux organismes caritatifs et sans but lucratif visant à les amener à rendre plus de comptes liés à des cibles et à des résultats mesurables. L'adoption du projet de loi C-10, le renouvellement du TCPS au taux de 3 % et la nouvelle ère de dépenses fiscales ciblées sans preuve de leur efficacité amènent l'ACTS à s'inquiéter de ce que le gouvernement Harper est intentionnellement en train de se décharger de ses responsabilités sur le dos des provinces et des territoires, sans mettre au point un régime de reddition de compte correspondant.
Un dernier point, celui qui éveille le plus de craintes chez l'ACTS, a trait à l'attaque directe menée contre le secteur bénévole en lien avec les activités politiques.
« L'ACTS est profondément préoccupée par certaines mesures imposées aux organismes de bienfaisance par le gouvernement Harper dans le but de les amener à s'aligner politiquement », conclut M. Phelps. « Il s'agit là du genre de bâillonnement manifeste de la société civile contre lequel le Canada s'est toujours dressé sur la scène mondiale. »
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Pour plus de renseignements:
Fred Phelps, M.Serv.Soc., TSI
casw@casw-acts.ca