Établir la connexion Unité pour les jeunes à risque élevé Services aux enfants et aux famille du secteur d'Edmonton, région 6
Les jeunes n’ont jamais considéré les ministères gouvernementaux comme étant particulièrement à la pointe de la pensée créatrice et de l’innovation. Cependant, un nouveau projet qui vise les jeunes à risque élevé d’Edmonton (Alberta) met cette perception en question. Les Services aux enfants et aux familles du secteur d’Edmonton (qui font partie du ministère des Services aux enfants du gouvernement de l’Alberta) disposent maintenant d’une unité pour les jeunes à risque élevé appelée « LYNC » (Linking Youth Needing Change); il s’agit d’un projet qui ouvre une nouvelle voie dans la prestation de services en fournissant des services innovateurs à ce type de population.
L’unité pour jeunes à risque élevé fonctionne depuis le 1er novembre 2005. Elle a ouvert après qu’une série de forums a clairement établi que les services traditionnels et la manière dont ils étaient dispensés ne répondaient pas de façon satisfaisante aux besoins des jeunes. Par ailleurs, ces jeunes se sentaient vraiment déconnectés du système, une situation frustrante pour tous : les clients eux-mêmes, les travailleurs sociaux, les dispensateurs de services et la collectivité.
Les jeunes manifestaient fortement l’opinion qu’il y avait un problème au niveau des relations. Même les jeunes à risque élevé souhaitent avoir des contacts avec des adultes, mais ceux de la région n’avaient pas toujours l’impression que les agents chargés de leurs cas agissaient au mieux de leurs intérêts. En général, si un jeune a une bonne relation avec un agent chargé de cas, il perçoit le système sous un jour positif; mais si cette relation ne se passe pas bien, c’est tout le système qui est perçu sous un jour négatif.
Le ministère a appuyé la création de deux projets pour jeunes à risque élevé (Edmonton et Calgary). On a rapidement commencé l’élaboration de mesures créative pour atteindre cette population complexe en vue de répondre à ses besoins et de faire en sorte que les services soient plus adaptés aux circonstances de cette clientèle. Dans la ligne d’un modèle élaboré à Edmonton quelques années auparavant, l’unité pour les jeunes à risque élevé comprend trois agents chargés de cas dont la charge de travail est plafonnée à 15 personnes ainsi que des travailleurs auprès des jeunes; on compte ainsi augmenter le nombre de contacts personnels et aider les jeunes à avoir accès aux différents services de la collectivité. L’intérêt principal est réellement centré sur l’établissement de relations afin d’encourager ces jeunes à s’ouvrir à des adultes et à les accepter dans leur monde solitaire et troublé. Il faudra beaucoup de patience; il y aura, bien sûr, une période d’essai, typique de la plupart des jeunes qui, étant donné leurs expériences passées, veulent savoir s’ils ne seront pas abandonnés ou rejetés.
L’unité suit une approche de réduction des dommages et de résilience axée sur les points forts qui encourage ces jeunes à prendre leurs propres décisions et à tirer parti de leurs talents et de leurs dons. L’idée est de les inciter à effectuer un changement philosophique qui les amènera à « participer » plutôt qu’à « recevoir passivement ». Il n’est pas question de faire pression sur le jeune pour qu’il reste dans un placement particulier ou participe à des programmes donnés. L’accent est plutôt mis sur la relation, l’élaboration de plans de sécurité et la conclusion d’un contrat pour maintenir ouvertes les voies de communication.
Une des parties essentielles du programme, c’est la participation de la collectivité et des organismes communautaires. Les chargés de cas ne peuvent travailler dans l’isolement. Ils ont des liens étroits avec des organisations d’aide au niveau de la rue ainsi qu’avec des organismes qui offrent un certain nombre de services essentiels. On est arrivé ainsi à trouver un terrain commun et à faire passer aux jeunes un message disant qu’ils peuvent maintenant compter sur une équipe qui travaille pour eux afin qu’ils se sentent en sécurité et apportent des changements positifs dans leur vie. Des membres de la collectivité et du personnel d’organismes font partie d’un comité directeur dans le cadre des services aux enfants et aux familles, région 6, et contribuent ainsi à la gestion du projet. Certains participent à l’élaboration de programmes souples afin de mieux répondre aux besoins des jeunes à risque élevé; d’autres travaillent au sein d’une équipe de consultation pluridisciplinaire qui offre, aux chargés de cas d’Edmonton, un forum où ils peuvent discuter des difficultés qu’ils rencontrent lorsqu’ils travaillent auprès de ces jeunes en difficulté.