La fermeture d’Espace mieux-être Canada témoigne d’une mauvaise politique publique en santé mentale et toxicomanie selon l'ACMMSM
OTTAWA, le 22 février 2024 — Le gouvernement fédéral a annoncé, le 8 février 2024, son intention de fermer Espace mieux-être Canada (EMEC) à compter du 3 avril 2024. Ce portail créé en réponse à la crise sanitaire de la COVID-19 offrait un accès commode et universel aux services de santé mentale et de toxicomanie. Or la décision vient d’y metre fin.
L’Alliance canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale (ACMMSM) appelle le gouvernement fédéral et ses homologues provinciaux et territoriaux à agir immédiatement afin de trouver une solution pour maintenir le financement d’Espace mieux-être Canada. Elle souligne que la santé mentale et la désintoxication sont essentielles à la santé globale et que chaque personne au Canada a droit à des soins universels.
Ellen Cohen, coprésidente de l’ACMMSM, précise : « Le gouvernement fédéral considère la phase d’urgence sanitaire comme révolue et observe une amélioration de la santé mentale des Canadiennes et des Canadiens depuis le plus fort de la pandémie. Cependant, il reconnaît que les répercussions de la crise de la COVID-19 sur la santé mentale et la toxicomanie persistent. Selon les données de Statistique Canada, même si les symptômes modérés à graves des troubles mentaux se sont améliorés depuis les heures les plus sombres de la pandémie, ils demeurent supérieurs à ceux d’avant cete crise sanitaire. »
Le gouvernement fédéral a indiqué avoir consulté les provinces et les territoires pour garantir une transition des services. « Cependant, les pénuries de main-d’œuvre empêchent certaines provinces et certains territoires de livrer une version régionale des services proposés par ce portail central, qui bénéficie d’une main-d’œuvre à l’échelle pancanadienne, affirme Mme Cohen. Ce service national universel a aidé des millions de personnes, pallié des manques et allégé la charge du système de santé mentale. Il a connu une croissance, avec 4,2 millions d’utilisateurs — des milliers chaque jour. Des professionnels de la santé mentale, des médecins de famille, des services communautaires, et récemment, la nouvelle ligne d’assistance 988 pour les crises suicidaires ont orienté les parents vers ce portail. »
Le mois dernier, l’ACMMSM a publié les résultats de son deuxième bulletin annuel sur la santé mentale et la toxicomanie. Une fois de plus, les Canadiens ont donné une mauvaise note à leur province lorsqu’on leur a demandé dans quelle mesure ils pensaient que les besoins en matière de santé mentale et de toxicomanie des habitants de leur province étaient satisfaits. La fermeture d’Espace mieux-être Canada et ces résultats démontrent que le gouvernement fédéral est déconnecté des réalités des Canadiens en matière de santé mentale. L’élimination d’un soutien efficace et peu contraignant tel qu’Espace mieux-être Canada constitue un pas en arrière.
Santé Canada affirme poursuivre sa collaboration avec les provinces et territoires pour intégrer pleinement la santé mentale et la toxicomanie au système de soins de santé canadien. Toutefois, l’ACMMSM déplore de ne pas être informée de cete collaboration, surtout en l’absence d’un Transfert canadien spécifique à la santé mentale. Florence Budden, coprésidente de l’ACMMSM, déclare : « La fermeture d’Espace mieux-être Canada illustre l’incapacité du gouvernement fédéral à investir dans les soins de santé mentale et de toxicomanie, chroniquement sous-financés et ayant désormais plus que jamais besoin de ressources. »
Contrairement à de nombreux pays du G7, le système de soins de santé universel du Canada n’englobe pas la santé mentale et la toxicomanie. La fin du financement d’Espace mieux-être Canada fait craindre une diminution de l’engagement gouvernemental en matière de financement pour les soins de santé mentale et de toxicomanie.
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À propos de l’ACMMSM
Fondée en 1998, l’Alliance canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale (ACMMSM) est une alliance dirigée par ses membres, qui regroupe 18 organismes nationaux de santé mentale comprenant des prestataires de soins de santé et des organisations qui représentent les personnes atteintes de maladies mentales, leurs familles et le personnel soignant. L’ACMMSM a pour mandat de veiller à ce que la santé mentale soit inscrite à l’ordre du jour national afin que la population canadienne bénéficie en tout temps des soins et d’un accompagnement appropriés.
PERSONNE-RESSOURCE POUR LES MÉDIAS
Barbara Barrett, Impact Affaires Publiques
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