L’honorable Gary Anandasangaree P.C., M.P.
Ministre de la Sécurité publique
Chambre des communes Ottawa, Ontario
K1A 0A6
Monsieur le Ministre,
Le budget 2025 « Un Canada Fort » affirme un engagement majeur en faveur de la sécurité publique, avec des investissements substantiels pour développer la Gendarmerie royale du Canada (GRC), les Forces armées canadiennes (FAC) et, de manière générale, la sécurité des frontières.
En revanche, aucun engagement correspondant n’a été pris pour investir dans la santé mentale et le bien-être des travailleurs de la sécurité publique et de leurs familles. L’Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux (ACTS) attire l’attention sur cette omission critique qui, si elle n’est pas corrigée, mettra en danger le personnel de la sécurité publique.
L’ACTS exhorte le gouvernement du Canada à renforcer son engagement envers la santé et la sécurité psychologiques du personnel de la sécurité publique en réaffirmant son soutien financier au cadre national sur le syndrome de stress post-traumatique (SSPT), en augmentant le financement de l’Institut canadien de recherche et en sécurité publique (ICRTSP) et en élargissant la définition du personnel de la sécurité publique (PSP).
À cet égard, bien qu’ils fournissent la plus grande partie des services de santé mentale et qu’ils travaillent souvent directement aux côtés des premiers intervenants, les travailleuses et travailleurs sociaux inscrits (TSI) sont actuellement exclus de la définition fédérale du PSP. Cette exclusion est en contradiction avec les preuves démontrant leur rôle essentiel dans la sécurité publique et leur vulnérabilité aux traumatismes liés au travail.
En outre, un système de sécurité publique qui exclut une profession majoritairement féminine ne peut être considéré comme équitable. Les PSP comme la GRC et les FAC sont à prédominance masculine, alors que le travail social est à prédominance féminine. Cette omission, comme souligné dans la Déclaration de position de l’ACTS en 2025 — Les travailleuses et travailleurs sociaux encore exclus du personnel de la sécurité publique — limite l’accès aux soutiens essentiels en matière de traumatismes liés au stress opérationnel (TSO), y compris ceux liés au SSPT.
En tant que porte-parole national de 20 500 travailleuses et travailleurs sociaux au Canada, l’ACTS recommande au gouvernement fédéral de prendre les mesures urgentes suivantes :
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Réaffirmer le soutien financier au cadre national pour le syndrome de stress post-traumatique (SSPT)
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S’engager à prolonger et à augmenter le financement de l’Institut canadien de recherche et de traitement en sécurité publique (ICRTSP)
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Inclure formellement les TSI dans la politique et les programmes fédéraux en tant que PSP
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Appliquer l’analyse fondée sur le genre (AFG) Plus de manière significative en remédiant aux inégalités de genre dans les classifications des PSP
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Étendre aux travailleuses et travailleurs sociaux le soutien et les avantages liés aux TSO, conformément aux données existantes sur l’exposition aux traumatismes
En consacrant de nouveaux fonds à l’augmentation des effectifs pour la prestation des services de sécurité publique, le gouvernement du Canada a la responsabilité correspondante de soutenir la sécurité psychologique des PSP. Augmenter le nombre de personnes chargées de servir et de protéger les Canadiens sans renforcer leur soutien témoigne d’un manque d’engagement public à l’égard de leur santé et de leur bien-être à court et à long terme.
L’ACTS serait heureuse de pouvoir vous rencontrer, vous ou votre équipe, pour discuter de cette recommandation.
Cordialement,
Barb Whitenect, B.A., M.Serv.Soc., TSI
Présidente
Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux